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Building Operating System (BOS), l’orchestrateur des données du bâtiment

Pourquoi parle-t-on de Building Operating System (BOS) et à quoi sert – il ?

https://www.youtube.com/watch?v=xxCdqhvrxQ8&ab_channel=UrbanPractices

Le bâtiment ce n’est pas qu’une enveloppe et des espaces, ce sont aussi des réseaux, des équipements qui sont vecteurs de services. Ce qui caractérise ces systèmes c’est qu’ils génèrent et utilisent des données, beaucoup de données – plusieurs millions par jour pour un bâtiment d’activité « moyen ». Or ces données qui sont le 4ème fluide, alimentant les services du bâtiment, sont peu ou insuffisamment exploitées, car elles sont archipelisées dans les silos techniques en circuit fermé, sans possibilité d’échange avec les autres fonctions du bâtiment.

Il est très compliqué aujourd’hui de croiser les données de la GTB, de la sureté, de la gestion de l’énergie, de la gestion des espaces … or c’est en croisant ces données que l’on peut créer des services pour répondre aux nouveaux besoins des usagers du bâtiment. Par exemple en croisant les données de la GTB avec les données d’usage : réservation et occupation des espaces pour piloter au plus juste le confort du bâtiment tout en optimisant les consommations d’énergie. Ou encore ajuster les ressources et le fonctionnement du bâtiment en fonction de signaux externes , ceux d’un opérateur de réseau d’énergie cherchant à lisser les pointes, ou ceux d’un opérateur de mobilité cherchant à réserver des ressources (place de parking, borne de recharge …).

Bref sans cette capacité à gérer les données de toute nature que ce soit et favoriser leur re exploitabilité par des applications de services, le bâtiment manque de flexibilité et il est très difficile dans ces conditions de faire émerger de nouveaux services sans revoir l’infrastructure des équipements à chaque nouveau service. Le BOS vient palier à ces lacunes, il est l’outil central permettant de fédérer toutes les données du bâtiment en les qualifiant, les contrôlant, les contextualisant, les organisant, les protégeant et les rendant disponibles pour un réemploi par la couche des services.

Le BOS c’est donc l’organe central des données du bâtiment, la tour de contrôle sans laquelle on ne peut pas disposer d’une vision globale de l’état et des usages du bâtiment. Il est le chainon manquant du système d’information du bâtiment (BIS) qui va permettre aux différentes fonctions techniques : les Operational Technologies (OT ou systèmes techniques terrain : GTB, sureté, comptage …) de s’échanger des informations et surtout d’échanger avec la couche des services applicatifs : IWMS (GMAO, Gestion patrimoniale …) , Workplace Management … (issus des information Technologies – IT) – c’est donc l’élément qui permet de lier ces deux univers au bénéfice des usagers du bâtiment. Dans sa fonction de grand orchestrateur des données du bâtiment le BOS est donc le garant de la continuité de services entre la phase de conception – réalisation et celle de l’exploitation du bâtiment. Il permet aux différentes parties prenantes du bâtiment : propriétaires – gestionnaires – exploitants – occupants, d’accéder aux informations qui leurs sont utiles et dont ils ont besoin.

Enfin doté de la fonction de contextualisation et de spatialisation des données, le BOS enrichi les données du bâtiment et permet de créer de la valeur, de la valeur d’usage, qui n’en doutons pas se traduira par de la valeur économique et financière, car si une tendance est à retenir des évolutions récentes, notamment en matière d’immobilier tertiaire c’est que l’usage devient une variable stratégique de l’attractivité du bâtiment et donc de la valorisation du patrimoine immobilier.

La bonne nouvelle, c’est que le BOS est une réalité aujourd’hui et que la France est plutôt en avance de ce point de vu, puisque le concept du BOS y a été promu depuis quelques années déjà et que les premiers bâtiments dotés d’un BOS sont aujourd’hui sortis de terre et en exploitation. Le BOS fait véritablement entrer le bâtiment dans l’ère de la digitalisation des services, il est la clé de voute du smart building en ce sens qu’il est le garant de la bonne exploitation des données du bâtiment vecteur de la qualité des usages enrichie par ces services.